Le 30 juillet 2021, le ministère chinois de la Justice a publié le projet de « Loi sur l'arbitrage de la République populaire de Chine (révision) (projet pour consultation publique) » (ci-après dénommé le « Projet révisé », (修订)(征求意见稿)), qui a apporté des changements importants à la loi sur l'arbitrage en vigueur. Les changements importants visent à faciliter le régime d'arbitrage de la Chine pour qu'il soit plus conforme à la pratique internationale.
Le projet révisé apporte des changements révolutionnaires pour les aspects suivants.
Premièrement, la portée de l'arbitrage sera élargie. L'article 2 de la loi sur l'arbitrage (2017) stipule que « les litiges contractuels et autres litiges relatifs aux droits et intérêts de propriété entre citoyens, personnes morales et autres organisations de statut égal peuvent être arbitrés ». Le projet révisé supprime l'expression « de statut égal » comme l'exige la loi sur l'arbitrage (2017) et réduit la portée des « conflits administratifs à traiter par les organes administratifs » qui ne peuvent pas être arbitrés de « conformément à la législation » à « » conformément aux lois », se référant spécifiquement aux lois promulguées par l'Assemblée populaire nationale et son Comité permanent. Une telle révision permet l'arbitrage des différends en matière d'investissement et de sport en Chine.
Deuxièmement, le régime d'arbitrage ad hoc est prévu au chapitre VII, Dispositions spéciales sur l'arbitrage en matière étrangère, permettant aux cas d'arbitrage en matière étrangère d'être réglés par des tribunaux arbitraux ad hoc.
Troisièmement, l'autonomie de volonté des parties est privilégiée en termes de conditions d'entrée en vigueur d'une convention d'arbitrage et de siège de l'arbitrage. En ce qui concerne les conditions requises pour qu'une convention d'arbitrage prenne effet, le projet révisé exige uniquement des parties qu'elles « expriment leur intention de demander l'arbitrage » et n'exige plus que les parties se mettent d'accord sur les « questions soumises à l'arbitrage » et sur « les commissions d'arbitrage sélectionnées ».
Quatrièmement, en réponse aux besoins d'arbitrage pendant l'épidémie de COVID 19, les procédures d'arbitrage peuvent être menées en ligne.
Cinquièmement, il s'agit d'unifier les normes de contrôle juridictionnel des sentences arbitrales nationales et étrangères, en raccourcissant le délai de demande d'annulation des sentences arbitrales de six mois à trois mois et en supprimant la disposition de non-exécution des sentences arbitrales à la demande de les parties concernées.
Photo de couverture par Cris écossais (https://unsplash.com/@scotcris) sur Unsplash
Contributeurs: Équipe des collaborateurs du CJO