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Coronavirus, force majeure et conflits du travail: les tribunaux chinois répondent à la série COVID-19-01

Dim, 09 août 2020
Catégories: ACTUALITES
Rédacteur en chef: Yanru Chen

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La Cour populaire suprême de Chine (CPS) a publié un document judiciaire le 16 avril 2020, traitant des problèmes liés au COVID-19, tels que la force majeure, les conflits du travail et la limitation des actions.

Le CPS a promulgué trois documents judiciaires répondant à l'épidémie de COVID-19 en avril, mai et juin respectivement. Nous présenterons le premier document dans cet article.

Voir les deux autres articles de la série, pour une discussion détaillée de l'avis II et de l'avis III du CPS en réponse à la pandémie COVID-19:

Le premier document judiciaire est le Opinions directrices sur plusieurs questions concernant le bon procès des affaires civiles impliquant le COVID-19 (I) (关于 依法 妥善 审理 涉 新 冠 肺炎 疫情 民事案件 若干 问题 的 指导 意见 (一)) (ci-après dénommée «Opinion I»). 

Selon l'avis I, l'attitude de base du CPS dans le traitement des litiges liés au COVID-19 est de guider activement les parties concernées à négocier et à se réconcilier les unes avec les autres, à partager les risques et à surmonter les difficultés, et les tribunaux feront des efforts. équilibrer les intérêts des parties concernées tout en appliquant avec précision les lois fondées sur les faits de la cause.

Techniquement parlant, les avis du CPS sont conformes aux lois chinoises et n'apportent pratiquement rien de nouveau sur des questions spécifiques. Alors, pourquoi le CPS délivre-t-il ces documents judiciaires?

En fait, le CPS apporte des précisions supplémentaires aux tribunaux locaux, afin d'éviter leur compréhension incohérente des lois. C'est également la fonction principale de la publication de tels documents judiciaires.

Les principaux points de l'avis I sont les suivants:

I. Force majeure

Le CPS est prudent quant à l'application de la force majeure et oblige les tribunaux locaux à l'appliquer de manière prudente conformément aux lois.

1. Fardeau de la preuve en cas de force majeure

Lorsqu'une partie prétend être partiellement ou totalement exonérée de sa responsabilité en raison d'un cas de force majeure, elle supportera la charge de la preuve des faits que la force majeure conduisant directement au manquement à l'exécution partielle ou totale des obligations civiles.

2. Exonération de responsabilité en cas de rupture de contrat

Si l'épidémie de COVID-19 entraîne directement la non-exécution du contrat, les tribunaux exonèrent partiellement ou totalement la responsabilité des parties concernées en fonction de l'influence de l'épidémie.

Dans ce cas, la partie notifie sans délai à l'autre partie que le contrat ne peut être exécuté. Si c'est pour les raisons de la partie que l'exécution du contrat est influencée par l'épidémie ou l'augmentation des pertes de l'autre partie, la partie en assume la responsabilité.

3. Exécution continue du contrat

Si l'épidémie de COVID-19 ne fait que causer des difficultés dans l'exécution des contrats, les tribunaux guideront activement les parties pour qu'elles continuent d'exécuter le contrat et n'appuieront pas la demande de résiliation du contrat.

Si l'exécution continue du contrat est manifestement injuste pour une partie, celle-ci peut demander de modifier la période d'exécution du contrat, la méthode d'exécution, le montant du prix, etc.

Si les objectifs d'un contrat ne peuvent être atteints en raison de la situation épidémique, les parties peuvent demander la résiliation du contrat.

Si une partie obtient une subvention d'un département gouvernemental, une exonération ou une réduction des taxes et des charges, ou reçoit des fonds d'autrui, ou une réduction ou une exonération de dettes en raison de l'épidémie de COVID-19, le tribunal peut considérer que les difficultés d'exécution du contrat ont été allégée en conséquence.

II. Conflits de travail

Lorsqu'un employeur prétend annuler la relation de travail avec un employé simplement au motif que l'employé est un patient confirmé de l'épidémie de COVID-19, un cas suspect de COVID-19, un porteur asymptomatique, une personne isolée ou l'employé provient d'un endroit où l'épidémie est relativement grave, le tribunal ne confirmera pas ces allégations.

III. Limitation d'action

Si une partie ne peut pas exercer le droit de réclamation en raison de l'épidémie de COVID-19, elle peut réclamer la suspension de la prescription de la période d'action dans certaines circonstances, afin d'éviter l'expiration de la limitation de l'action.

Si une partie ne peut pas participer à un litige dans le délai prévu par la loi ou désigné par le tribunal populaire en raison de l'épidémie, elle peut demander le report de la prescription.

IV. Dommages-intérêts punitifs

Dans une situation où les consommateurs réclament des dommages-intérêts punitifs comme prévu par la loi dans la vente de masques, lunettes, combinaisons de protection, désinfectants et autres articles anti-épidémiques ainsi que des aliments et des médicaments exploités par les exploitants commerciaux, le tribunal soutient la demande d'indemnisation punitive des consommateurs.

V. Application unifiée des lois

Le CPS souligne dans le dernier article de l'avis I que les tribunaux à tous les niveaux doivent unifier la norme d'application du droit dans les affaires impliquant l'épidémie de COVID-19.


Photo de zhang kaiyv (https://unsplash.com/@zhangkaiyv) sur Unsplash

 

Contributeurs: Guodong Du杜国栋 , Meng Yu 余 萌

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